Le texte qui suit était destiné à une revue sur le Camping/Caravaning. Ce fut looong avant d’avoir le refus. Maintenant que l’attente est terminée, je publie enfin ici le texte, non sans un certain soulagement.
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Alors, Marie-Paule, notre prochain voyage, on va où?
– En Écosse, voir le pays de mon ancêtre écossais.
– En Écosse! Ok. Bon, et si on faisait le tour de l’Écosse en VR alors?
C’est comme ça que l’aventure commença. Trouvons d’abord le véhicule. Une recherche rapide sur Internet nous propose des classes B disponibles près de la capitale, Edimbourg. Intéressant. Nous vivons maintenant la moitié de l’année, presque, dans un Classe A modeste, de trente pieds. Essayer un classe B ou un C serait un plus, comme on dit. Mais ne pourrait-on pas faire affaire avec une entreprise d’ici pour la location? S’il y a un problème avec un commerçant, c’est plus facile de le résoudre quand il est dans son propre pays.
Un appel à la FQCC m’apprend qu’ils louent des véhicules en France, d’accord, mais pas en Grande-Bretagne. Moi qui allait conduire le véhicule dans un pays où tout le monde conduit du mauvais côté de la route, je préférais que le volant corresponde aux habitudes de conduites à gauche. De cette façon, ma stratégie, assis dans le siège du conducteur à droite du véhicule, serait de demeurer près du centre de la route, comme nous le faisons dans notre pays.
Finalement, une petite agence de voyage de Québec, Voyages Globetrotter, m’a trouvé une entreprise américaine qui fait la location de véhicules récréatifs en Angleterre en tant que courtier: Auto Europe Maine, très grosse entreprise. Le véhicule qu’ils nous propose est un classe C loué en Angleterre, à une heure au nord de Londres, par la compagnie JustGo.
« Ben, nous devrons partir de l’Angleterre au lieu de ne faire que l’Écosse. Mais ça me permettrait de me remettre du décalage avant de me me lancer sur leurs routes à l’envers. Ça te dit de voir Londres une semaine avant d’aller en Écosse?
– Sûr », me répond Marie-Paule, comme si je ne savais pas ce qu’elle me répondrait.
Embarquement pour Londres le 11 mai 2013, donc. Londres est une ville mythique. Notre hôtel est à 10 minutes du British Museum. Nous pouvons aussi marcher jusqu’à la Tamise. C’est sur ses rives sinueuses que nous montons à bord du London Eye qui fait tourner ses cabines lentement jusqu’à une hauteur qui nous donne une vue imprenable sur la ville: Le Tower Bridge avec ses deux tours, le parlement et son Big Ben et juste derrrière lui, Westminster Abbay et son dédale de sépultures qui encombrent ses allées.
Mais Londres, c’est une autre histoire…
La semaine écoulée, c’est un train qui nous mène au concessionnaire de VR au nord de Londres. On débarque à la station de Flamstead et on trouve un taxi pour nous conduire chez JustGo où nous prenons possession de notre motorisé de classe C. L’entreprise se trouve vraiment en campagne, le long d’un chemin si étroit qu’on ne peut rencontrer même en voiture. Comment vais-je sortir de là tantôt? C’est malgré tout un beau paysage. Quelques maisons et des pâturages. On nous fait faire le tour du véhicule avec gentillesse et patience. Tout est en ordre. « Où allez-vous déjà?, me demande l’employé belge.
– En Écosse!
– Ah, d’accord. En Angleterre vous pourrez faire le plein de propane dans le plupart des stations d’essence. Mais avant d’entrer en Écosse, assurez-vous de faire le plein, parce que le propane est plus rare au nord de la frontière.
– On fait le plein de propane nous-mêmes aux stations d’essence? C’est pas comme ça chez nous.
– Oui, vous verrez une pompe particulière avec celles qui servent du diésel et de l’essence. Il faut verrouiller le bec de la pompe à propane sur le véhicule avant de l’activer. La procédure est décrite sur les pompes. C’est pas trop compliqué. Et aussi ne faites pas l’erreur de mettre de l’essence au lieu du diésel dans le véhicule. C’est de votre responsabilité et vous devriez assumer les frais si vous commettiez cette erreur. »
Le véhicule n’a pas de boyau pour vidanger les eaux noires. Il est plutôt équipé d’une cassette à produit chimique comme on en voit sur des classes B. Pas compliqué.
Le tour du véhicule effectué. 21 pieds en Angleterre, mais 6.5 mètres en Écosse. Les papiers signés… « Prenez-vous l’assurance? Sinon vous êtes responsables du déductible de £1,000 », soit environ $1,800CDN. Devant mon hésitation – suis-je couvert par ma carte de crédit?, car les frais de l’assurance me semblent élevés, quelque chose comme £35 par jour, et en voyant à ma main ma carte de crédit, elle me dit: « Vous payez par Visa, donc. » Et bêtement je crois qu’elle me laisse entendre que Visa couvrira l’assurance du véhicule. Ce n’est par contre pas le cas, ma carte Visa n’assurant que des véhicules « ordinaires » et jamais des camping-cars. Vous me voyez sûrement venir: j’aurais dû payer pour leur assurance, même à £35 par jour. Mais ne sautons pas d’étape!
La conduite à droite, c’est pas si sorcier, mais les trois premiers jours sont les plus critiques; surtout le troisième paraît-il. Nous sommes sortis lentement du lot. En fait, les britanniques sont d’une étonnante politesse sur la route et d’une grande patience. Nous n’avons jamais vu un conducteur tenter de manoeuvrer pour nous damer le pion. Ils arrêtent à 300 pieds de nous pour se ranger et attendre que nous passions. Facile! Et on s’habitue en quinze ou trente minutes à la position étrange du conducteur. On est assis à droite et on doit demeurer positionné au centre de la route, avec le côté passager près de la bordure de la route. En passant, le bras de vitesses, car notre VR est équipé d’une transmission manuelle, bien que du côté gauche, a un jeu de vitesses placé de la même manière que nos véhicules. Ça aussi ça ne représente pas un défi.
Nous rejoignons bientôt l’autoroute et tout devient aisé. Nous serons tout près de l’Écosse avant la fin de l’après-midi, près des Borders. Plutôt que de forcer la route en cette première journée, nous arrêterons pour nous reposer et découvrir notre premier camping européen. Demain nous serons frais et dispos pour traverser le mur romain d’Hadrien où prenait fin le monde civilisé et commençait le chaos des barbares, il y a près de deux mille ans.
Les campings en Angleterre, du moins ceux que nous avons visité, sont la plupart du temps sur du gazon. Oubliez les dalles de ciment avec patio et vidanges à côté du véhicule. Les camping où nous sommes arrêtés sont de beaux étendus de verdure où les emplacements sont identifiés par un poteau donnant accès à l’électricité. L’eau potable, comme les bassins où déverser la cassette des eaux noires, est accessible à un endroit central. Les eaux grises? Soit qu’il y a une grille sur le chemin de la sortie où on s’arrête pour ouvrir la trappe d’évacuation, soit qu’on déverse sur le gazon, « là, à l’arrière du terrain, par là! ». Ah! Vraiment?
L’habitacle de notre véhicule est confortable, mais sans plus. Les espaces sont adéquats. La chambre est séparée de l’avant par un rideau. Pour atteindre les rangements, il faut avancer à genoux sur le lit. Les premières impressions admiratives du design européen dissipées, la qualité réelle des matériaux apparaît. La chambre d’eau semble cloisonnée par un plastique tout juste épais assez pour ne pas céder, le plancher courbant légèrement sous notre poids. Tout est correct, mais nous pouvons voir certains avantages de la construction nord-américaine. Nos véhicules ont l’air plus… solides.
La région des Borders a longtemps été contestée entre l’Angleterre et l’Écosse. Tellement que plusieurs abbayes de la région ont finalement été abandonnés, les moines probablement épuisés à reconstruire leurs habitations siècle après siècle. D’ailleurs l’empereur Hadrien y avait fait ériger une ligne de fortifications qui indiquait les limites du monde civilisé selon lui. Il ne reste que des vestiges des oeuvres romaines et du mur qui traversait de part en part toute l’île, mais les monastères des époques médiévales résistent encore à la disparition totale. Plusieurs ruines d’abbayes témoignent encore de leur magnificence d’autrefois. Nous avons visité l’Abbaye de Melrose, fondé par des cisterciens au 12ième siècle. C’est un site impressionnant qui vaut le détour. Avec le passeport Historic Scotland il est possible de visiter plusieurs sites importants à un prix avantageux, dont trois anciens abbayes sur les Borders. En faisant route vers Edimbourg à une heure plus au nord, nous avons aussi visité l’Abbaye de Jedburgh, de la même époque. Faut croire qu’il y avait beaucoup de moines en Écosse au Moyen Âge. Pour stationner notre véhicule, j’hésite un peu. Le stationnement n’est pas énorme et il n’y a pas d’emplacement prévu pour les motorisé comme le nôtre. Bof! Prenons les deux places qui sont libres, là. Tiens, le monsieur est assis derrière le volant de son classe C là-bas. Allons lui demander son avis. Le monsieur en question, un anglais sans aucun doute, nous dit de ne pas nous inquiéter. Et quelques minutes plus tard, alors que nous sommes toujours dans les parages, il nous interpelle pour nous dire qu’il a informé le policier qui surveillait le stationnement que nous étions des touristes et un peu inquiets de nos droits de stationner en occupant deux places. « Vous ne serez pas inquiété », nous assure-t-il. Nous avons fait notre visite l’esprit tranquille. Qu’ils sont courtois, ces britanniques!
Il y a un camping aux abords d’Edimbourg, le Mortonhall Caravan & Camping Park, d’où un bus nous conduit au centre-ville pour 1.5£ par personne, en quinze minutes. En quittant le camping qui borde un champ où broutent deux buffles écossais au long poil, le bus parcours une jolie banlieue jusqu’à ce qu’on aperçoive le buton d’origine volcanique sur lequel trône le château d’Edimbourg. Le quartier autour bourdonne d’activités. Nous entrons dans un pub logé dans un caveau pour goûter au haggish écossais, qui est traditionnellement accompagné d’un scotch whiskey, bien sûr! Le pub est très occupé et le service peut-être un peu plus lent que le propriétaire, occupé derrière le bar, l’aurait souhaité. Je lui demande quel whiskey je devrais prendre avec son haggish. Il m’offre alors son meilleur whiskey au frais de la maison! Ah! Mais les écossais aussi sont agréables!
Un peu au nord d’Edimbourg se trouve une ville célèbre auprès les golfeurs: St Andrews. Le plus ancien terrain de golf encore en usage s’y trouve. St Andrews est une ancienne ville près de la mer: un vieux château d’un évêque à la fin tragique, avec d’étroites rues cintrées d’édifices à deux ou trois étages. Nous avançons avec prudence entre les voitures stationnées des deux côtés. Nous cherchons le golf qui, d’après les cartes, se trouve juste en bordure de la ville, sur la mer. Tiens, devant il y a une ouverture: la route continue sur un grand gazon et on aperçoit plus loin un édifice qui est peut-être le club house. Nous traversons tranquillement l’intersection et sortons de l’enchevêtrement d’édifices, enfin! « Regarde donc ça, Marie-Paule: le gars là-bas a son sac de golf. On doit être proche. Mais que font-ils ces gens avec leurs voiturettes de golf? Merde! Nous sommes sur le 18ème parcours de St Andrews! »
La rue donne sur le golf sans indication du changement. Nous ne sommes plus sur une rue, mais sur un sentier pavé pour voiturettes de golf. Pas de miroir ni caméra pour voir derrière et reculer. Marie-Paule saute hors du véhicule pour me guider. Les british nous regardent avec flegme. Personne ne s’offusque ni ne manifeste la moindre colère. Nous parvenons à revenir à l’intersection et prendre la bonne direction. Un stationnement à quelques pas nous laisse reprendre notre souffle et nous permet de visiter, à pied cette fois-ci, le golf de St-Andrews. « Marie-Paule, la prochaine fois qu’on regardera le Brithish Open se jouer à St-Andrews, on pourra dire qu’on était en plein là, en VR! ».
Faisant route vers le nord, nous sommes entrés dans le territoire des ancêtres écossais. Les terres le long des côtes semblent propices à l’agriculture. La côte est dentelée par les intrusions fréquentes de la mer. C’est le temps de visiter les highlands. Nous piquons vers l’intérieur en direction du Loch Ness qui trace une longue vallée du nord au sud dans les montagnes, de la mer du Nord au coeur de l’Écosse. Cette région montagneuse est peuplée de moutons. C’est une région dure, faite de roches, de ruisseaux et de paysages formés par un climat rugueux. Les campings deviennent davantage un champ aménagé avec de l’électricité, à côté des chevaux qui broutent derrière la clôture toute proche. Tout est propre, bien que spartiate. Et, en effet, le propane est rare. Heureusement, notre réservoir ne se vide pas rapidement. En fait, dans les dix jours, plus ou moins, que nous circuleront en Écosse, nous ne ferons le plein de propane qu’une seule fois, et plus par sécurité que par nécessité.
La route vers Inverness, au nord du Loch Ness, est agréable. Aucun monstre en vue non plus! Hum… allons-nous visiter Findhorn, cette mecca du New Age où ils font pousser des légumes géants défiant le climat nordique de la région? Passons… d’ailleurs il ne reste plus personne des fondateurs de cette célèbre communauté, une des rares qui survivent encore cette époque. Nous renonçons aussi aux îles Shetland, très au nord, pour nous diriger vers les Hébrides, plus accessibles. Nous prenons le traversier pour l’île de Lewis et reviendrons par l’île de Skye, reliée à la terre par un pont depuis quelques années.
Stornoway est la ville principale sur Lewis. C’est une ville moderne. Ailleurs sur l’île, les routes sont en général si étroites que deux voitures ne peuvent se croiser. Mais à Stornoway, les rues sont comme celles des autres villes Écossaises. Malgré tout, c’est à une intersection occupée où une voiture était garée illégalement dans l’intersection, et à un pied à l’extérieur des autres voitures garées là, que j’ai gaffé. Le classe C s’élargit après la cabine du conducteur, c’est pourquoi j’ai une certaine préférence pour un classe A d’ailleurs. Quoi qu’il en soit, je suis un camion plus gros que mon véhicule. Il me cache ce qui se passe devant. Je vois la voiture mal garée. Je vais pousser un peu vers le centre en la croisant, me dis-je. Merde! Une voiture croise le camion devant et donne un coup de roue vers le centre de la route juste après, comme je voulais faire! Je prends une chance et je garde le cap sans broncher. Ça passera peut-être! Bang! NNNOOOONN (pour être poli, quoi. Le mot exact utilisé était autre.)! J’ai touché la voiture garée. Pour faire une histoire courte, le déductible de 1,000£ est parti au complet. Encore chanceux que ce n’était pas davantage. Leçon apprise: je prendrai toujours l’assurance offerte lorsque je loue un véhicule autre qu’une « auto ben ordinaire ».
Ça dérange, mais on survit.
Un point d’attraction pour moi sont les pierres levées du site de Callanish, de l’autre côté de l’île. L’étroit ruban de route, pas beaucoup plus large qu’un trottoir de chez nous, serpente au travers d’une terre aride parsemée de petits plans d’eau. Nous rencontrons peu de voitures, mais les conducteurs sont tous courtois et accommodants. Rarement avons-nous le temps de nous garer dans un des petits renflements de la route, parce que c’est l’autre chauffeur qui le fait bien avant nous. Chaque fois nous nous croisons en nous saluant.
Marcher entre les pierres d’un site mégalithique a quelque chose d’émouvant. Nos lointains ancêtres ont vécu ici il y a plusieurs millénaires et d’incomptables générations s’y sont succédés. Puisqu’ils n’ont laissé aucun message que nous puissions décrypter, nous ne saurons jamais qui ils étaient exactement, ce à quoi ils croyaient, ce qui était important à leurs yeux, et pourquoi ils ont levé ces pierres si lourdes, ici en forme de croix cintrée d’un cercle.
L’île n’est pas grande, alors c’est rapide de se rendre ensuite au site d’une colonie Viking où un moulin et une forge ont été trouvées et reconstruites, près d’un petit ruisseau qui coule toujours. Pas énorme, ces ateliers Viking, mais ils devaient servir très bien la petite communauté.
Les celtes, bien sûr, ont aussi habité les Hébrides. Et on y retrouve aussi des vestiges des premiers à s’y être installés. Ils figurent parmi les ancêtres des Écossais, qui sont eux-mêmes issus des Irlandais. Mais il est temps de trouver un endroit où s’arrêter pour la nuit. Nous prenons la direction de l’île Harris, qui en fait est la même île. La partie sud de l’île porte un autre nom. Ils sont fous ces écossais! Nous arrivons à un premier camping qui est le plus loin du port où nous prendrons le traversier pour l’île de Skye le lendemain. Comme il est le plus loin, il devrait être le plus « libre », me suis-je dit. Mais non. Les campings sur l’île n’ont qu’une demi-douzaine d’emplacements chacun d’ailleurs. Et celui-ci est déjà entièrement occupé. Le sympathique propriétaire nous offre de téléphoner à ses voisins pour savoir s’ils ont de la place dans leurs campings. Il en trouve un seul! Au camping le plus proche du port. « Cé ben pour dire! »
L’autre camping est à quelques milles seulement, tout ici est seulement à quelques milles, mais dans ces petites routes ça veut parfois dire à quelques heures! Les habitants de l’île conduisent beaucoup plus vite que nous sur leurs routes, il faut dire. Et en plus, nous sommes encore sous l’effet du choc de notre accident du matin. Alors…
Le camping est situé en bordure de l’île. Une pente de gazon et de roches descend jusqu’à la mer, arrosée par un ruisseau qui vient de plus loin à l’intérieur de l’île. Les emplacements sont sur du gazon et seuls les bornes électriques nous indiquent d’une certaine manière les dimensions. L’endroit est malgré tout charmant. Nous sommes très à l’aise dans notre camping-car ici dans l’Écosse sauvage.
La propriétaire est une vieille dame qui ne sort que le bout du nez de sa maison à notre arrivée. « C’est Tom qui vous envoie? Oui, je vous ai gardé l’emplacement là, au bout du terrain.
-À quel endroit pouvons-nous vider la cassette des eaux noires?
-Vous allez de ce côté, vers la mer. Vous y trouverez un baril enfoui. Soulevez le couvercle et vous pouvez vidanger à cet endroit. »
Ah! Un accès direct à une fosse sceptique, je me dis. On aura tout vu. Je tire la cassette de son emplacement et traverse une clôture et un tout petit champs, cherchant le baril. Le voilà. Oh! Là! Comme c’est près du ruisseau!
Je soulève le couvercle, et qu’est-ce que vois? Le ruisseau qui coule dessous! Merde! On vide nos cassettes et le ruisseau déverse tout ça directement dans la mer. On se croirait dans l’ancien village viking, à la fin.
Le lendemain nous traversons tranquillement la belle île de Skye et prenons le pont qui relie depuis récemment l’île à la Grande Bretagne, ce qui fait dire à certains écossais que l’île n’en est plus une aujourd’hui.
L’Écosse n’est pas grande. Certes on peut s’y attarder aussi longtemps qu’on veut, toute une vie pour certains. Mais en touristes, il est assez facile d’en faire le tour en une dizaine de jours. Nous avons donc pris la direction du sud, passant à côté de Glasgow sans s’y arrêter. C’est une ville plutôt industrielle et nous n’y étions pas attirés. Passons aussi Liverpool, de retour en Angleterre… les Beatles l’ont quitté depuis longtemps. L’Angleterre, c’est le retour du propane aux stations d’essence et aux campings plus nombreux. Nous nous arrêtons à un camping de style « resort » avec quelques centaines d’emplacements autour d’un grand lac où pataugent de magnifiques cygnes, oiseaux protégés par la reine partout au pays. Ça fait du bien d’arrêter un peu et de prendre du repos avant de laisser le véhicule le lendemain, reprendre le train en direction de Londres, et rentrer à la maison faire le bilan.
« En voilà un autre de fait, Marie-Paule. Contente d’être de retour dans « nos affaires »?
– Oui, très contente. C’est tellement beau chez nous aussi!
– En effet. Hum… qu’est-ce que tu dirais de Hawaï pour le prochain? »