Le « boondocking »: camper en autonome

Une gastro en voyage, c’est plus dur qu’à la maison!

Marie-Paule a passé une mauvaise nuit et s’est réveillée ce matin sans pouvoir rien contenir… 😥

Ce soir, le pire semble être passé – mais ça dérange un agenda!

Je sais qu’il y a quelqu’un quelque part qui attend que je raconte comment ça se passe du boondocking dans une halte ou un parking 😆 Alors voici: je raconte.

Sur la 87, départ de Laval, arrivé à la hauteur de la ville de New York environ, nous voyons que notre bouquin « Next Exit » (précieux soit dit en passant) nous annonce plusieurs haltes, de type « travel plaza ». Dans ces arrêts, il y a de grands stationnements et des petits restos « fast food ». Nous arrêtons avant celui que nous nous étions fixés, parce qu’un peu fatigués. On voit des camions stationnés dans leur zone, moteur roulant, sûrement plusieurs pour la nuit. On fait le tour du plaza pour prendre de l’essence, en passant du côté des camions et « RVs ». J’inspecte les lieux après avoir fait le plein et je décide de ne pas me garer avec les camions, mais dans le stationnement des autos, presque vide, et proche des camions, sous un lampadaire – bien éclairé, bien visible. Nous allons au plaza. Des pancartes dans le stationnement disent qu’il ne faut pas laisser un véhicule sans occupant plus de 4 heures – hum… bon, j’ai une voiture qui tracte une roulotte. La voiture est-elle « sans occupant »? Techniquement oui. Les camionneurs, eux, occupent leur véhicule. Pas pareil.

Je vais m’acheter un petit quelque chose dans le plaza. Un type qui a l’air d’un gérant passe tout près. « Hé! Monsieur, bonjour! Dites donc! Le « overnight parking » est-il permis ici? » Il me regarde et me demande si mon véhicule serait inoccupé plus de quatre heures… Je lui dis: « J’ai une petite roulotte de 17 pieds et je suis stationné près des camions… » Il réplique aussitôt: « No one will bother you… no one will bother you » (personne ne vous dérangera). Hé bien! Merci monsieur!

Nous sommes retournés à notre roulotte et tout en étant discrets, nous avons osé lever le toit. Nous avons bien dormis au son du ronronnement des moteurs diésels à côté. Personne ne nous a dérangé. Il a faisait 12C quand on s’est arrêté.

Le lendemain, beaucoup plus au sud mais plus au froid… près du zéro. Un Walmart. J’entre à l’intérieur – je voulais un téléphone Net10. Il y a un « Service Center ». La dame derrière le comptoir me sourit quand j’approche. « Is overnight parking permitted here? », lui demandais-je. « Yes, but please park near the Lawn & Garden area ». Ok… au jardin qu’on va, dans le coin sur le côté.

Des camions sont déjà là, placés plus ou moins n’importe comment. On se place au milieu, sans être proche d’aucun, encore une fois sous un lampadaire quasiment. On garde le toit fermé, selon le conseil des gens chez Safari Condo. Il va faire « frette à souaire »!

Des camions ont circulé tard dans la nuit. C’est dérangeant! Ils font un vacarme. Pas très nombreux, mais très bruyants. Quand on est à nos premières fois, on se réveille et on se demande ce qui se passe. Mais tout s’est bien passé. La chaufferette au propane presque au minimum – 5C peut-être – et ça suffit. La fenêtre de toit ouverte juste pour laisser passer un filet d’air. Je ferme complètement et tourne un tout petit peu pour qu’elle se soulève tout juste. C’est assez pour laisser fuir le surplus d’humidité dans la nuit. Le matin il n’y a qu’une légère brume sur les vitres qui disparaît vite quand on met le chauffage et qu’on aère un peu. J’allonge la main en restant couché dans mon « travel bag » super confortable et je monte le thermostat jusqu’à 15 ou 18C – et je dois baisser plus tard souvent.

Voilà – j’ai raconté pas mal ce que j’aurais aimé lire avant de le faire pour la première fois. J’en ai eu des bribes sur la question ici et là, sur un forum, dans un livre, mais je n’ai pas encore trouvé quelqu’un qui raconte plus en détail intime comment ça se passe. Surtout quand ils font une gaffe – ils n’en parlent surtout pas. Mon projet à moi c’est de dire tout ce que je peux – mes bons coups et mes erreurs. Je serais content si ce que j’écris serve à quelqu’un un jour. 😛

Nous sommes toujours à Mission, Texas – temps frais, soleil avec nuages. On commence à trouver le temps long sur place et on a le goût de lever le camp bientôt, même si on a payé pour un mois complet. Tant pis – c’est pas cher anyway: 355$ par mois + 20$ pour l’eau et les vidanges + l’électricité (je figure 1.50$/jour ou moins, s’il fait plus chaud bientôt). Les gens ici n’ont jamais vu un hiver aussi moche. Le « resort » est pas luxueux, mais est ok. Les gens sont gentils en tout cas. Mais il n’y a pas assez de choses à voir aux alentours proche.

Alors, quand Marie-Paule sera assez bien pour faire de plans avec moi, faudra se décider: on pousse à l’ouest vers Yuma, puis San Diego? Ou on n’a pas assez de temps pour toute cette route (faut revenir mettre notre maison en vente pour le printemps), et on prend la I-10 vers l’est: Nouvelle Orléans qu’on a passé à côté sans visiter, les States Parks au nord de la Floride, puis remonter: Georgie, Carolines, Virginie, un arrêt à New York? Ou encore faire le Natchez Trace (en Alabama si je me souviens bien)?

C’est très très compliqué autant de liberté. Ça demande beaucoup de réflexion. Comptez-vous chanceux, ceux qui ont le bénéfice d’être encore encadrés par un job! 🙄