Du désert à l’océan Pacifique

Y a-t-il des gaspésiens qui sabotent le tourisme chez-eux? Ça fait deux américains qui me disent « ah oui, nous sommes allés au Québec. Nous avons bien aimé, sauf que sur la péninsule gaspésienne il nous est arrivé d’être mal servis parce que nous ne parlions pas français. Quand mon mari a bredouillé ce qu’il connaissait de français, le climat a changé du tout au tout! ». Si je les ai bien compris, on aurait été agressifs envers eux parce qu’ils s’exprimaient en anglais. Je me souviens que ce m’est arrivé dans l’ouest canadien… quand bien même je leur parlais anglais! Pas agréable comme sensation.
C’est gênant de se faire dire ça par un guide dans un State Park. Ça me fait penser à ce propriétaire de terrain de camping à Cap-Chat qui lançait une campagne pour rendre illégal le fait de stationner la nuit sur un parking de grand magasin sous prétexte que ce serait de la compétition déloyale. Il me semble que c’est la meilleure façon de vider ton commerce que de partir en guerre pour nous obliger à nous arrêter où il faut payer même si on veut juste passer la nuit. En tout cas, ses prix semblent raisonnables. Faut lui donner ça.
Un peu plus à l’ouest de Quartzsite se trouve une sorte d’extension du BLM (terres fédérales où on peut camper sans frais) de l’Arizona. Au nord de Blythe se trouve une section nommée Midland. Ça ressemble géologiquement à Quartzsite. Mais il y a beaucoup moins de campeurs dans cette région. Et pour avoir de l’eau potable il faut aller dans la ville de Blythe où la ville met à notre disposition quelques robinets d’eau douce et même, pour ceux qui ne sont pas dans la section du BLM où un permis est nécessaire, un poste de vidange, celui-ci avec frais de 7$. Il y a de belles randonnées à faire à Midland et les environs. Par exemple jusqu’à cette ancienne mine dans un creux d’une montagne… Nous avons réussi sans peine à étendre notre autonomie au huitième jour, et nous aurions pu rester encore une journée de plus. Nous avons même utilisé le microondes pendant 6 minutes au cours de cette semaine. Nous utilisions aussi le modem satellite pour nos communications internet à chaque jour et la télé avec son décodeur pendant plus de 90 minutes chaque jour. La batterie en perdait un peu à chaque cycle malgré les deux panneaux solaire. Mais il faut dire que nous la malmenions. Sinon je crois, sans le modem et le décodeur de la télé, qu’elle se rechargerait à chaque cycle. Mais… mais… je réfléchis toujours à une petite génératrice peu bruyante.
Nous avons rencontré des Albertains qui nous ont accueillis en Français. Armand est un francophone d’origine Ontarienne et son épouse Anne fait de grands efforts pour pratiquer le français. Un couple charmant qui nous ont servi le vin dans le désert auprès de leur « rig » super équipé. Ils passent toute la saison à Midland. Les panneaux solaire et les éoliennes, les batteries en série, tout ça Armand connaît ça! Le camping c’est aussi les rencontres qui nous surprennet agréablement.
De Blythe, à la frontière de l’Arizona en Californie, nous nous sommes dirigés vers Palm Springs. En fait Palm Springs est une petite ville riche entourée de plusieurs autres petites villes, un peu comme l’est Los Angeles.
Palm Springs est entouré d’un cirque de montagnes. Deux de celles-ci ont de la neige sur leur sommet. C’est un endroit charmant. À quelques milles au nord se trouve le Joshua Tree National Park que nous avons traversé sur la route de part en part. C’est un très beau parc et il vaudrait la peine d’y camper un jour. Les camping dans ce parc relativement nouveau ont peu de services. Il vaut mieux y aller préparé. Nous y reviendrons peut-être sur le chemin du retour.
Nous avons quitté le parc de camping au nord de Palm Springs où nous avons rechargé la batterie, lavé notre linge et refait le plein d’eau fraîche et le vide des autres eaux, en direction du Anza-Borrego State Park, un peu à l’ouest du Salton Sea, cette mer intérieure d’eau salée créée accidentellement au début du 20e siècle par un débordement d’un barrage sur le fleuve Colorado à des milles de là. Ce grand lac salés’assèche graduellement et disparaîtra à nouveau un jour si l’apport d’eau n’est pas augmenté maintenant que le barrage Hoover contrôle le flux du Colorado en amont.
Le Anza-Borrego State Park et une section de désert magnifique. On peut y camper gratuitement dans des zones désignées, ou camper à des endroits où certains services sont disponibles si on est prêt à payer le prix. Nous trouvions que les services offerts ne valaient pas le prix demandé. Nous avons alors fait du « boondocking » pendant un autre quatre nuits. Chaque journée commençait par une randonnée matinale. Dans certains canyons on y trouve des palmiers natifs, parfois jusqu’à cinquante. Les oiseaux y abondent, les drôles d’écureuils du désert, les lézards. On entend la nuit les hordes de coyotes, mais nous n’avons pas pu en apercevoir. Le désert est plein de trous. Des trous de tortues qui n’ont jamais vu d’eau, les tortues du désert, d’écureuils, de souris du désert et les trous des tarantules qu’on reconnaît par leur fin voile de fils qui ferment leur trou le jour. Les tarantules sortent seulement la nuit pour chasser. J’ai repéré un de ces trous protégé par des filaments pas très loin de la roulotte et j’y suis retourné après le coucher du soleil pour voir si je ne verrais pas la tarantule, les pattes à peine sorties du trou, attendant qu’une proie passe près d’elle. Mais les fils étaient disparus et la tarantule semblait ne plus y être. Elle a dû préférer partir à la chasse plutôt que d’attendre en embuscade. Je ne suis pas resté pour attendre son retour.

De Anza-Borrego nous avons pris la direction de San Diego. Nous avons identifié un parc qui nous offre un rabais pour les membres de Passeport America à Mission Bay Park, à 8 miles du centre-ville. Super. Nous y serons onze jours dont huit à moitié prix (25$) et trois au plein tarif (50$). Nous voyons la baie de notre fenêtre. San Diego est une belle ville qui offre de nombreux attraits à visiter, et est voisin d’un petit golf (sans par 5). Nous avons rencontré Robert et Chantal(e?) de St-Agathe qui passent plusieurs semaines ici. Nous avons joué au golf au Balboa Golf Club dans le très grand Balboa Park lundi avec eux. C’est un parcours d’une grande beauté en pleine ville, et très abordable côté tarif en plus.
En planifiant le prochain segment de notre périple, je suis passé sur TicketMaster pour acheter des billets pour le prochain spectacle de Céline à Las Vegas qui débute à la mi-mars. Et pourquoi pas aussi pour le Blue Man que j’ai manqué à NY l’année dernière parce que c’était tout vendu. Et pour bien faire nous irons aussi voir un des quatre ou cinq spectacles du Cirque du Soleil qui se tiennent au même endroit. Sur TicketMaster on vous donne un certain délai pour compléter la transaction. Naturellement ils ne veulent pas que quelqu’un retienne des billets induement. Mais le temps accordé est peut-être un peu court: moins de 10 minutes. Ils devraient quand même donner une demie-heure – pas toujours évident de consulter sa conjointe, vérifier les places, si on peut prendre les billets au guichet… Finalement je me suis ramassé avec des billets pour Céline le 19 mars, ce qui est ce que je voulais, et des billets pour le Blue Man le 17 février. Février! Eille! Non! C’est à la mi-mars que je vais être à Vegas, pas en février!
Finalement j’ai réglé la chose par téléphone. Et je n’ai pas encore pris les billets pour le Cirque parce que le seul mode de livraison permis pour ce spectacle quand on est canadien, c’est la livraison à domicile! Un africain peut prendre le billet sur place le jour du spectacle, un américain peut même s’imprimer lui-même le billet, mais un canadien doit attendre chez-lui un billet qui est garanti d’arriver au moins 48 heures avant le show! Les imbéciles. Je leur ai écrit que ça ne marchait pas sur leur site web et ils m’ont répondu d’acheter par téléphone. Mais je déteste le téléphone!
En tout cas… je vais me décider à téléphoner. Je sais que je peux avoir des billets à moitié prix sur place si je suis un peu futé. Mais moi je veux être sûr d’avoir mes billets. Je vais payer plein prix et les prendre à l’avance.